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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/211

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de la peſte de Marſeille


par une pieuſe habitude, les autres par une ſalutaire précaution ; que la frayeur du mal leur inſpiroit : parmi tous ces gens-là, pluſieurs en avoient déja des reſſentimens, & portoient ainſi un poiſon mortel à ceux de qui ils alloient recevoir la guériſon de leur ame. Outre cela c’eſt aſſez l’ordinaire dans cette Ville d’appeller pour confeſſer les malades quelque Religieux de la Communauté la plus prochaine. C’eſt ainſi que la plûpart de nos Communautés Religieuſes ſe ſont infectées, & que la contagion ſe répandant des uns aux autres, elles ſont devenuës preſque toutes déſertes. Telles ſont celles des Obſervantins, des Auguſtins Reformés, des Servites, des Grands Carmes, des Peres de St. Antoine, des Trinitaires, des Carmes Déchauſſés, & des Minimes. Il n’eſt preſque reſté perſonne dans toutes ces Communautés. Parmi les Obſervantins, les Peres Champecaud & Perron ſe répandirent dans toute la Ville, & le Pere Roger prit la place du Curé du Fauxbourg, où le feu de la contagion étoit ſi ardent, le Pere Reignier Religieux d’une pieté exem-

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