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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/216

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Relation Hiſtorique


objet que la gloire de Dieu, & ne leur donne pour occupation que le ſalut des ames, ne pouvoit pas manquer de ſaiſir une ſi belle occaſion de ſatisfaire à l’un & à l’autre ; auſſi ſe ſont-ils tous ſacrifiés, en ſorte que de vingt-neuf qu’ils étoient dans les deux maiſons, deux ont été garantis de la maladie, neuf en ont relevé, & dix-huit y ont ſuccombé. Parmi ces derniers, nous diſtinguons le Pere Millet, dont le zele n’avoit jamais connu de bornes, qui avoit toûjours été dans toutes les œuvres de charité qui ſe trouvent dans une Ville, à qui la conduite de deux nombreuſes Congregations, & la direction d’une infinité de perſonnes pieuſes laiſſoit encore du tems pour le miniſtere de la parole, pour la viſite des Priſons, des Hôpitaux, & pour toutes les autres œuvres de miſericorde ; ce Pere a fait voir dans cette contagion, qu’elle peut être l’étenduë d’une charité, que l’eſprit du Seigneur anime. Il choiſit pour ſon département le quartier le plus ſcabreux, celui où le mal avoit commencé, où la moiſſon étoit la plus abondante, & où il y avoit le moins