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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/219

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de la peſte de Marſeille


la ruë, pour rendre le paſſage libre. Ce fait eſt d’autant plus conſtant, que je le tiens de deux PP. de l’Oratoire, qui ne furent pas moins édifiés de ſon zele que ſurpris de ſon courage.

Voilà donc l’unique Confeſſeur qui reſta pour toute la Ville pendant preſque tout le mois de Septembre, mais le Seigneur qui n’abandonne jamais entierement les ſiens, dans le fort même de ſa colere, nous conſerva heureuſement celui qui avoit inſpiré à tous ces zelés Miniſtres ces mouvemens d’une charité ſi vive & ſi genereuſe. C’eſt nôtre illuſtre Evêque qui dans cette contagion a fait voir ce qu’on doit attendre du bon Paſteur, toûjours prêt à donner ſa vie pour ſes Brebis. Au premier bruit de la contagion, & dès le 15. Juillet il avoit ordonné des Prieres, & notamment l’Oraiſon de St. Roch à la Meſſe à tous les Prêtres & Religieux, il déclare par cette Ordonnance qu’il eſt prêt de ſacrifier ſa ſanté & ſa vie pour le ſervice de ſon Troupeau, & nous verrons bientôt que ce ne ſont pas là des vaines démonſtrations d’u-

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