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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/229

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de la peſte de Marſeille


cement de la contagion juſques au commencement d’Octobre, à quelques jours près, qu’il ſe ſentoit ou fatigué ou incommodé. La ſuite nous aprendra ſon triſte ſort.

Dans le tems que la Ville manquoit ainſi de Medecins, on détenoit Mr. Michel aux Infirmeries pour quelques reſtes de malades qu’il y avoit encore ; car depuis le 8. du mois d’Août, on n’y en porta plus de nouveaux, & ceux qui y étoient auroient pû facilement être tranſportés à l’Hôpital de la Ville. Ce Medecin a reſté dans cet endroit juſques à la fin de Novembre avec trois garçons Chirurgiens, dont on ne manquoit pas moins dans la Ville que des Medecins : car les Chirurgiens commencerent à manquer avant ces derniers. Dès le milieu du mois d’Août, il en mourut quelques-uns, les autres ſuivirent de près, chaque jour étoit marqué par la mort de quelque Maître, & le nombre des morts va à plus de vingt-cinq, parmi leſquels il y a onze Maîtres Jurés, en ſorte qu’au commencement de Septembre il n’en reſtoit plus que quatre ou cinq, dont deux