dans cette maladie, puiſque par quelques
petits remedes donnés à propos,
& avec le concours des ſoins neceſſaires,
on eſt preſque aſſûré de ſauver
la moitié des malades. Cela paroît
par l’heureux ſuccès qu’il y a eu ſur
les Galeres, où rien n’a manqué. Je
pourrois encore citer ma propre experience,
car de huit malades que
j’ai eu dans ma maiſon, j’ai rechapé
moi quatriéme. Ce qui ſuffit pour
détruire cette prévention ſi commune,
que cette maladie ne demande point
de remedes, & qu’il faut en abandonner
la guériſon à la nature. Dans
ces Payſans il y avoit tout ce qu’on
peut ſouhaitter pour une guériſon naturelle,
vigueur de temperamment,
conſtitution robuſte, vie ſobre, liberté
des paſſions de l’ame, des corps
purgés par le travail, & par la tranſpiration
qu’il excite ; malgré toutes
ces diſpoſitions, on a reconnu ici la
foibleſſe de la nature, & ſon impuiſſance
à ſurmonter par elle-même cette
cruelle maladie. Qu’on ne diſe pas
que ces Payſans avoient mangés de
mauvais alimens, ils ont uſé des
mêmes que les autres années, & ces
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Relation Hiſtorique