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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/259

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de la peſte de Marſeille


propre pour l’expedition, & le plus facile à executer, mais qui étoit le plus dangereux pour les conſequences, ſût celui d’ouvrir les Egliſes les plus voiſines des quartiers les plus éloignés des foſſes, & d’en remplir tous les caveaux de morts. On le propoſe à Monſeigneur l’Evêque, dont la permiſſion étoit neceſſaire pour une ſemblable entrepriſe. Ce ſage Prélat, qui ne connoit d’autres regles que celles de la prudence, & qui n’a d’autres vûës que le ſalut & la conſervation des peuples, s’adreſſe aux Medecins, & leur demande s’il peut permettre qu’on enterre les peſtiferés dans les Egliſes. Ceux-ci décident que ces ſortes de Cadavres doivent être enterrés hors la Ville, & couverts de quatre à cinq pieds de terre, que la chaux qu’on jettera ſur les Cadavres, & les précautions que l’on prendra pour fermer ces caveaux n’empêcheront pas qu’il n’en ſorte des exhalaiſons infectes, & qu’il faudroit au moins condamner pour long-tems ces caveaux, qui ſont ſi neceſſaires pour les morts ordinaires dans une Ville, où il n’y a pas un pouce de terre vuide, pour

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