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de la peſte de Marſeille

Cependant comme c’eſt envain que les hommes veillent à la garde d’une Ville, s’ils n’intereſſent le Seigneur à ſa conſervation, & que la peſte étant un fleau du Ciel, tous les ſecours humains ſont inutiles, ſi on ne tâche de fléchir ſa colere, les Echevins reſolurent le 7. du même mois, d’établir par un vœu public & ſolemnel, comme on l’avoit fait à la derniere peſte, une penſion annuelle de deux mille livres à perpétuité, en faveur de la maiſon charitable, fondée ſous le titre de Nôtre-Dame de bon ſecours, pour l’entretien des pauvres Filles Orphelines de la Ville & du Terroir. Ce vœu fût rendu ſolemnellement dans la Chapelle de l’Hôtel de Ville, entre les mains de Monſeigneur l’Evêque, qui y celebra la Meſſe le 8. Ce Sacrifice étoit bien plus agréable à Dieu, & plus propre à apaiſer ſa colere, que celui que faiſoient les anciens Marſeillois en ſemblable occaſion. “ Toutes les fois (dit Petrone[1]) qu’ils étoient affligés de la peſte, ils prenoient un pauvre, qui étoit nourri pendant un an, aux dépens du Public,

  1. Petrone Satyric. c. 102.
L vj