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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/275

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de la peſte de Marſeille


loit enlever à pièces, d’autres qui fourmilloient de vers ? Il y en avoit certainement pluſieurs dans cette place, dans les ruës, & dans les maiſons, car bien de gens étoient reſtés ſeuls, & on ne ſçavoit qu’ils étoient morts, que par l’infection que cet corps pourris répandoient dans tout le voiſinage. Mais ne renouvellons pas ici ces idées affreuſes, & épargnons-nous l’horreur de répreſenter une ſeconde fois ces objets hideux.

Après des expeditions ſi vives, on n’eût plus qu’à ſuivre l’ordre établi ; on ne vit plus de cadavres entaſſés dans les ruës. Il faut pourtant avoüer, que quelque diligence & quelque ſoin que les Magiſtrats euſſent pu employer, ils n’auroient jamais pu en venir à bout, ſans le ſecours que leur a fourni Mr. le Bret Premier Préſident, & Intendant de la Province : ce n’étoit pas aſſez d’avoir des Forçats, il falloit avoir tout ce qui étoit neceſſaire pour les mettre en état de travailler ; car ils ſortoient des Galeres ſans ſouliers, & preſque tous nuds. Il falloit pour-