Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
267
de la peſte de Marſeille


ſons manquoient des remedes neceſſaires, de ceux même qui étoient les plus communs, tels que ſont les onguens & les emplâtres pour leurs playes : les Apoticaires ont épuiſé leurs compoſitions par le grand débit, & toutes les Boutiques des Droguiſtes étant fermées, ils n’ont plus de drogues pour en faire de nouvelles. Mr. de Langeron mande ſes Gardes dans le Terroir, pour faire revenir les Droguiſtes ; il en fait de même pour les Notaires, car tout le monde mouroit ſans pouvoir faire ſes dernieres diſpoſitions : il fait auſſi revenir les Sages Femmes, dont l’abſence avoit fait perir tant de femmes groſſes & tant d’enfans. Tous ces gens-là ſe rendent à leurs fonctions, & bientôt les malades vont recevoir les ſecours dont ils ont manqué juſqu’à preſent.

Les Echevins cependant ne pouvoient pas être à tout ; juſques à preſent ils ſe ſont livrés par un excès de zele à des fonctions qui ſont pour ainſi dire, hors de leur miniſtere. Cette diverſion fait languir les affaires courantes, & comme rien n’échape à l’attention de Mr. le Commandant, il