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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/297

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de la peſte de Marſeille


ſon reſſort ; le cris de nos miſeres ſe fait entendre par tout, de ceux-même que l’embarras de leur employs, & l’élevation de leur fortune ſemblent mettre au deſſus de ces attentions. Mr. Lauv envoit aux Echevins cent mille francs pour les Pauvres. Enfin le ſouverain Pontife attendri ſur les malheurs d’un peuple, qui s’eſt toûjours conſervé dans la foy la plus pure, & dont le Paſteur lui eſt ſi cher par ſon zele, par ſa pieté, & par toutes les autres vertus, qui aſſortiſſent en lui la dignité Epiſcopale, ouvre en nôtre faveur & ſes propres thréſors & ceux de l’Egliſe. Il adreſſe à Monſeigneur l’Evêque une Bulle contenant des indulgences pour ceux qui ſe devoüent au ſervice des malades, & joignant à ces graces ſpirituelles les ſecours temporels, il luy envoit encore trois mille charges de bled pour diſtribuer aux pauvres de Marſeille. Rare & merveilleux exemple d’une ſollicitude digne du Pere commun des fidelles. On verra ſans doute avec plaiſir le Bref qu’il envoya à ce ſujet.