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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/300

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Relation Hiſtorique


convenables à leur état d’avoir recours à la Divine bonté pour en obtenir le pardon de leurs pechez, de leur adminiſtrer vous même de vos propres mains les Sacremens de l’Egliſe, & qu’à l’égard de ceux qui ont moins à ſouffrir de la maladie que de la faim, vous recherchez tous les moïens de leur fournir les alimens neceſſaires pour la conſervation de leur vie, & enfin que vous rempliſſez parfaitement tous les devoirs d’un bon & très vigilant Evêque. Nous ſommes donc remplis de conſolation & pénétré de joye en vous voyant animé de cette parfaite Charité qui ne connoît point de peril, qui dans un temps auſſi neceſſaire fait que vous ne fuyés aucune peine, que vous n’évitez aucun des dangers inſeparables de la Contagion, & que vous n’étes point arrêté par la crainte d’une mort qui a paru à la pieté des premiers Fideles n’être guere moins glorieuſe que le martyre lorſque l’on s’y eſt volontairement expoſé par les motifs d’une veritable pieté & d’une foy accompagnée de force & de courage. C’eſt ce qui nous fait croire que Dieu