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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/31

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de la peſte de Marſeille

Le même Autheur releve l’économie & la bonne conduite qui furent gardées en celle de 1547. Il dit que l’on n’y dépenſa que deux mille ſix cens écus, & qu’elle ne fit perir que huit mille perſonnes.

Celles de 1556. & 1557. ne firent pas de grands progrés. La rigueur du froid amortit d’abord le feu de la contagion.

Il n’en fût pas de même de celle qui les ſuivit en 1580. La peſte jointe à la famine fit perir plus de trente mille perſonnes. Le Viguier & le premier Conſul s’enfuirent ; les autres ſe ſacrifierent pour leur Patrie, & augmenterent, par une mort glorieuſe la honte de ceux qui auroient dû les animer par leur exemple. Quoique cette peſte eût été fort vive, elle ſe ralluma le 26. de Mars de l’année ſuivante, qui ſe trouvoit le jour de Pâques, avec tant de fureur, qu’elle ne laiſſa que deux ou trois mille perſonnes. Dans le mois de May que le mal étoit dans ſa vigueur, & que l’on menoit aux infirmeries pluſieurs bâteaux par jour chargés de malades, Pierre Bouquier du Martigues, Ca-