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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/333

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de la peſte de Marſeille


qui ne doive nous rendre circonſpects & ſages. C’eſt encor qu’il eſt dangereux pour la Religion de l’aſſujettir à toutes prétendues communications divines ſans qu’elles ſoient auparavant bien éprouvées ; que les ennemis de l’Egliſe ſont attentifs à tourner en ridicule les pieuſes pratiques & qu’il eſt à craindre que ceux, qui ſont en aſſès grand nombre dans cette Ville, ne faſſent de la Proceſſion projettée, dont le principe leur ſera connu, un ſujet de riſée & de mépris, ſi elle n’eſt pas ſuivie de l’effet que l’on s’eſt promis, capable d’affoiblir la foy de pluſieurs, & qu’elle ne ſoit pour eux-mêmes un pretexte de ſe fortifier dans leur obſtination, crainte qui n’eſt que trop bien fondée, & que l’exemple de ce qui arriva il y a quelques années dans l’Egliſe des Obſervantins de cette Ville, ne donne que trop ſujet d’avoir. Toutes ces raiſons Monſieur, doivent nous rendre difficile à accorder nôtre miniſtere pour un acte de Religion, qui a un principe ſi ſuſpect, & qui peut avoir des ſui-

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