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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/345

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de la peſte de Marſeille


eſpece d’amende honorable juſques à l’endroit où étoit cet Autel. C’eſt dans cet état que voïant comme autrefois David, & que l’Ange du Seigneur[1] avoit toûjours ſa main étenduë ſur la Ville pour la ravager, & qu’il continuoit de fraper le peuple, il diſoit comme luy au Seigneur, c’eſt moy qui ay peché, c’eſt moy qui ſuis le coupable, qu’ont fait ceux-cy, qui ne ſont que des Brebis ; que vôtre main, je vous prie, ſe tourne contre moy. Arivé à l’Autel il ſe revetit de ſes ornemens, & celebra la Meſſe offrant des holocauſtes & des pacifiques ; le peuple qui avoit accouru en foule à ce ſpectacle fondit en larmes, & lui rendoit les benedictions qu’il en recevoit. Après la Meſſe l’Evêque fit un diſcours au peuple, joignant ainſi l’onction des paroles à la force de l’exemple, & le 15. Novembre il ſe rendit avec le reſte de ſon Clergé à la Paroiſſe des Accoules, & ayant pris le ſaint Sacrement, il monta juſques à la cime du Clocher de cette Egliſe, d’où il donna ſa bénédiction ſur toute la Ville au bruit des Cloches & du Canon que les Galeres

  1. 2. Reg. 24.