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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/37

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de la peſte de Marſeille


pables d’infecter l’air, ne peuvent lui venir que des vapeurs & des exhalaiſons qui s’élevent de la terre ou des eaux bourbeuſes & marêcageuſes, ou bien de quelqu’autre ſorte de corruption, telle qu’eſt celle des cadavres, après une ſanglante bataille, ou un long ſiége. Ainſi après des tremblemens de terre, par des embraſemens ſouterains, on voit la terre s’entrouvrir & ſe crevaſſer, d’où ſortent des exhalaiſons minerales & arſenicales, qui ſe repandant dans l’air, lui communiquent leur virulence. Ainſi des eaux bourbeuſes & croupiſſantes, le ſoleil éleve des vapeurs, qui ſe trouvent bientôt en égale peſanteur avec l’air, y reſtent ſuſpenduës, & ſe confondent avec lui. Nous paſſons legerement ſur toutes ces cauſes de l’infection de l’air, qui ne ſont ignorées de perſonne.

L’air de Marſeille eſt exempt de toutes ces infections. Il n’y a dans cette ville, ni dans tout ſon voiſinage aucune mine de métail ni de mineral, nulle ſource d’eaux minerales. On n’y a jamais vû aucun tremblement de terre ; les anciennes hiſtoires de cette