de celle même de leurs domeſtiques,
& des Chirurgiens ; qui étoient venus
avec eux, ils avoüerent hautement la
contagion, & firent même voir qu’ils
la craignoient ; non qu’ils n’ayent
toûjours bien païé de leurs perſonnes,
car ils ont toûjours approché
les malades avec beaucoup de fermeté
& de courage, & nous leur devons
la juſtice de le publier ; mais
ils nous laiſſoient entrevoir qu’ils
n’étoient pas tout-à-fait ſans crainte
pour la contagion, tant par leurs
diſcours que par certaines reſerves,
& par des précautions qu’ils prenoient
en particulier. Vers la fin
du mois d’Octobre & en Novembre
que le danger de la contagion
fut preſque paſſé, ſe voïant
heureuſement rechapés, ils
commencerent à chanceler dans leurs
ſentimens, & enhardis d’un jour à
l’autre par la diminution du mal &
par celle du péril, ils commencerent
à nier hautement la contagion, &
d’inſulter en quelque maniere à la timidité
de ceux, qui la craignoient.
Oubliant alors qu’ils avoient été eux-mêmes
de ce nombre. On en verra
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Relation Hiſtorique