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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/374

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Relation Hiſtorique


dont les ſuites ſont ſi funeſtes, ne pouſſons pas plus loin nos réflexions ſur une matiere qui va bien-tôt revenir.

Le Public attendoit cependant des uns & des autres qu’occupés d’une ſeule maladie, ils ſe réuniroient pour convenir entre eux de la maniere de la traiter. Qui le croira ? Que douze Medecins aïent été raſſemblés près de dix mois dans une Ville pour le traitement d’une ſeule maladie, ſans avoir jamais daigné ſe réünir & conferer enſemble pour trouver, ſi non la veritable cauſe du mal, au moins un remede efficace, ou pour fixer la veritable methode de le traiter. On les voïoit au contraire ſe partager en diverſes bandes & former pour ainſi-dire, differentes ſectes ; Le public fut d’autant plus ſcandaliſé de cette diviſion, qu’il avoit vû au commencement du mal les Medecins de la Ville s’aſſembler tous les ſoirs aux Capucins avec leurs Chirurgiens pour ſe communiquer leurs obſervations. Ils ont même tenté dans la ſuite de faire cette réunion avec les Etrangers, qui l’ont toûjours refuſée ; Ceux mêmes qui auroient dû la menager