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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/386

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Relation Hiſtorique


ne pouvoit ſoupçonner rien de ſemblable troubla toute la Ville ; Ce fut la femme d’un Medecin, qui étoit un des quatres deſtinés à viſiter les malades de la Campagne, & ce qui effraïa davantage ce fut la mort prompte de cette femme en 24. heures, & la chûte de ſon fils le même jour, qui étoit l’unique qui luy reſtoit. Tout le monde fut touché du malheur de ce Medecin, qui avoit déja eſſuyé luy-même diverſes atteintes du mal, & perdu le reſte de ſa famille dans le mois de Septembre. A tous ces chagrins, on ajoûta encore celuy de l’enfermer en Quarantaine dans ſa maiſon après la mort de ſa femme, & de l’y laiſſer pendant 40. jours en proye à ſa douleur, & à tous les objets qui la renouvelloient. On crût aparemment ſa communication plus dangereuſe quand il traittoit ſon fils malade chès luy, que quand il viſitoit 30. ou 40. malades par jour à la Ville ou à la Campagne ; Plus dangereuſe encore que celle des autres Medecins & Chirurgiens, de ceux-même des Hôpitaux, qui étoient libres dans la Ville : ou bien peut-être