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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/416

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Relation Hiſtorique


à la verité ? Ce n’étoit pas par un ſimple attouchement paſſager, mais par l’uſage des hardes infectées quels mal le communiquoit. 2°. parcequ’il ne connoit pas l’action de ces miaſmes comment ils peuvent agir puiſſamment ſur d’autres corps ſans ſe détruire, paſſer de l’un à l’autre & porter dans tous le deſordre & l’abattement. Il n’y a rien en tout cela qu’on ne puiſſe bien concevoir avec une attention médiocre, & quand on ne le pourroit pas, devons-nous meſurer les forces de la nature par celles de nôtre génie ? Je ne le conçois point, donc cela n’eſt pas ; un Profeſſeur peut-il trouver cette conſequence legitime ? Il aime mieux reconnoître pour cauſe du mal les mauvais alimens, le bled pourri dans le fond des Vaiſſeaux, les fruits, les féves, il pouvoit y mettre encore les pois. Que ce Médecin étoit peu inſtruit de l’état de nôtre Ville s’il avoit daigné s’en informer, on luy auroit dit qu’avant la peſte ny pendant ſa durée, il n’y a jamais eü diſette de bled, que ces bleds pourris dans le fond des vaiſſeaux ne ſont achetés que pour la Volaille & pour