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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/419

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de la peſte de Marſeille


conquête, ou chacun crût avoir droit de faire des excurſions. Deux Marchands oiſifs par la ſuſpenſion de leur commerce, s’aviſerent de redreſſer les idées des Medecins par un petit ouvrage intitulé le ſyſtême populaire ſur la peſte. Il conſiſte en differentes lettres, que ces Negocians s’écrivent l’un à l’autre ; les premieres roulent ſur ces plaiſanteries ſi ſouvent rebatües, que l’on fait ſur les Medecins & ſur leur art, quand on n’a beſoin ni de l’un ni de l’autre. Ils y expoſent les variations des Medecins ſur la maladie preſente, & enfin dans la troiſiéme, ils expliquent ce ſyſtême populaire, qui conſiſte à croire que la peſte étant un fleau du Ciel, elle n’eſt pas moins au-deſſus de la connoiſſance des Medecins que de leurs remedes. Ils prouvent le premier article par l’Ecriture, & le ſecond par le propre aveu des Medecins, & par le petit nombre des guériſons qu’ils ont opérées ; ils leur reprochent même de n’avoir pû ſauver aucun de leurs Chirurgiens & Garçons dont il a péri un ſi grand nombre. Ils ſe retranchent pour tout remede à la ſimple tiſane & à quel-