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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/433

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de la peſte de Marſeille


meurs d’un peſtiferé ? Cette épreuve étoit-elle plus difficile que l’autre, & devoit-elle échaper à un Medecin, qui veut établir un nouveau ſyſtême, qu’il ne ſçauroit trop bien fonder ? Nous dira-t’il que l’experience du chien de l’Hôpital qui ſe nourriſſoit des chairs, du ſang, & du pus des peſtiferés, tient lieu de toutes ces expériences ? Mais en voici une contraire. Dans l’Hôpital des peſtiferés des Galeres, il y avoit un chien qui y lêchoit de tems en tems les apareils que l’on ôtoit des playes : ce chien parut malade quelque tems après, & il lui ſurvint une tumeur à l’aîne ; alors on le tua d’un coup de fuſil ; s’il m’eſt permis de me ſervir de la fameuſe comparaiſon de la petite verole avec la peſte, dont tant de gens veulent ſe faire honneur, ne ſçait-on pas qu’on ente la petite verole, en verſant du pus d’un verolé dans une inciſion que l’on fait à un homme ſain, qui prend d’abord la même maladie. Sur cela que penſer du chien qui s’eſt nourri ſi long-tems de ces humeurs peſtiferées, ſans en avoir paru incommodé, & qui a pris la peſ-

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