Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/436

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
418
Relation Hiſtorique


lu parler dans ſes Obſervations[1].

Si nous ſoumettons les experiences & les principes de l’Auteur au raiſonnement, nous les trouverons tout-à-fait contraires à l’œconomie, ſelon laquelle les differentes humeurs ſe produiſent, & ſe diſtribuent dans le corps humain : car ſi dans un malade peſtiferé il n’y a que la bile verdâtre, produite par les mauvais alimens, qui ſoit infectée, & que toutes les autres humeurs reſtent dans leur pureté naturelle, comment eſt-ce que ces mauvais alimens ont pû gâter la bile, ſans communiquer leurs mauvaiſes qualités au ſang dont elle ſe ſepare dans ſon couloir ordinaire ; & par quel canal toute l’infection du ſang paſſe-t’elle dans la bile & dans la veſicule du fiel, ſans ſe communiquer aux autres humeurs, qui ſe ſeparent du ſang, par la même mechanique à peu près que la bile ? Si le pus qui ſort des playes d’un peſtiferé eſt exempt d’infection, & ne peut point communiquer le mal, pourquoi eſt-ce que la ſupuration guérit la maladie, & que l’on en voit diminuer les ſymptomes à vûë d’œil, à meſure qu’elle s’avance ? Si le bubon

  1. pag. 149.