vres & aux artiſans, auſſi étoient-ils
tous à leur aiſe ; on les voyoit
aller du pair avec les bourgeois, &
même les effacer par la vanité & par
leur luxe. Ce n’eſt pas dans les grandes
villes où le peuple ſouffre par la miſere,
& encore moins dans une ville
de commerce : il y trouve toûjours les
moyens de ſe ſauver de l’indigence,
& de ſe garantir de cette extrême
miſere.
On voudra peut-être accuſer l’abondance des fruits, comme l’aliment le plus ordinaire des pauvres, & le plus facile à ſe corrompre : d’autant mieux que quelques malades rendoient quantité de vers. Mais quand a-t’on vû que les fruits, & la corruption qu’ils font, ait cauſé une maladie auſſi violente ? Cette cauſe paroît-elle ſuffiſante à produire un effet ſi extraordinaire ? Eſt-ce une cauſe de maladie fort nouvelle qu’une abondante recolte de fruit ? Elle revient de deux années l’une, & ſouvent pluſieurs années de ſuite, & le mal contagieux ne paroît qu’une fois dans un ſiécle.
Il ſuit de tout ce que nous venons