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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/458

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Relation Hiſtorique


meriter d’être conſervé, étoit brûlé dans la place la plus prochaine. Ils donnoient enſuite trois parfums dans chaque apartement de la maiſon, un avec des herbes aromatiques, l’autre avec la poudre à canon, & le dernier étoit le parfum fort de la Ville. Les meubles recevoient également tous ces parfums, après leſquels ils nettoyoient & baleyoient bien la maiſon d’un bout à l’autre, & enſuite on y paſſoit un ou deux blancs de chaux.

Les Commiſſaires particuliers avoient chacun dans leur Iſle un Magazin, dans lequel ils mettoient toutes ces hardes infectées, matelas, couvertures, linges & autres, chacun avec ſon billet, & dont ils tenoient un exact contrôle, & ſur tout celles des maiſons abandonnées. Ils firent enſuite porter par les Chariots toutes ces hardes dans un enclos déſigné hors la Ville, où elles croient lavées & expoſées à l’air, & le linge leſſivé par des perſonnes échapées du mal, que la Ville y avoit mis, avec des gens de confiance pour tenir contrôle de tout, & veiller à ce