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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/464

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Relation Hiſtorique

La déſinfection des caveaux étoit beaucoup plus embarraſſante ; on craignoit avec raiſon que l’ouverture de ces lieux infects ne répandit de nouveau la contagion : d’un autre côté les Echevins craignoient d’être tenus à des dommages & interêts envers les Prêtres & Religieux de ces Egliſes, & envers les Proprietaires de ces caveaux ; dans cet embarras on aſſembla des Medecins, des Chirurgiens, des Architectes, & des Maſſons, pour ſçavoir de quelle maniere il falloit proceder à l’ouverture & à la déſinfection de ces caveaux. Chacun y propoſa ſon avis ; ceux qui avoient déja avancé qu’il n’y a point de contagion, ſoûtenoient qu’on pouvoit ouvrir ces caveaux ſans danger, & y jetter de la chaux, pour conſumer ces cadavres ; mais on ne s’y fia pas, & cette opinion de la non contagion avoit eu ſi peu de crédit qu’on l’a toûjours regardée comme une vaine idée. Les autres propoſerent d’introduire dans ces caveaux, par un petit trou, les uns du vinaigre, les autres des liqueurs aromatiques, de la chaux détrempée, &c. Mais tous ces moyens