Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448
Relation Hiſtorique


ouverts, au moins ſi facilement. On propoſa pour cela divers expediens, entre autres celui de relever le fol des Egliſes avec de la terre qu’on y porteroit, & de les repaver par-deſſus. L’expedient qui fût trouvé le plus facile & le moins diſpendieux, fût celui de ſeller les ouvertures de ces tombes avec de crampons de fer, & d’en boucher exactement les fentes avec du ciment, ce qui fût executé dans toutes les Egliſes.

Il étoit pourtant difficile que dans une Ville auſſi grande & auſſi peuplée que l’étoit Marſeille, quelque maiſon ou quelque apartement n’échapa à cette déſinfection génerale : d’ailleurs le faux bruit, qui s’étoit d’abord répandu que l’on devoit brûler toutes les hardes infectées, porta pluſieurs perſonnes à les cacher. Telle eſt l’avidité des hommes, un modique interêt leur fait ſouvent riſquer une vie qu’ils conſervent avec tant de ſoin. Pour prévenir cet abus preſque inévitable, il fût ordonné que les Commiſſaires generaux fairoient une ſeconde viſite des maiſons, chacun dans ſon département, dans laquelle