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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/483

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de la peſte de Marſeille


gne avec toutes les précautions preſcrites par les Ordonnances du Commandant, eût quelques jours après ſa ſervante malade, & comme on ne la crût atteinte que d’une maladie ordinaire, il l’envoya à l’Hôtel-Dieu : où ſa maladie donna le change au Medecin de la Ville, qui en étoit chargé, & qui ne laiſſoit pas de s’en douter. Il eſt vrai que cette ſervante affectoit une contenance gaye, & qu’elle cachoit tous les ſymptomes, ſur leſquels on l’interrogeoit : mais quelques jours après la femme du Marchand étant tombée malade, on ne douta plus que la ſervante ne fût auſſi attaquée du mal, qui ne tarda pas à ſe manifeſter par un bubon, dès qu’elle fût à l’Hôpital du Mail, où elle fût portée, & où elle mourut peu de jours après. On y porta auſſi la maîtreſſe, qui fût plus heureuſe que la ſervante. Pour prévenir ces mépriſes, qui étoient preſque inévitables dans un tems, où le mal radouci ne ſe montroit pas d’abord dans ſa violence naturelle, on établit un Hôpital d’entrepôt dans le Couvent de l’Obſervance, où les malades ſuſpects

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