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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/486

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Relation Hiſtorique


Mr. le Commandant craignant les ſuites de cette grande communication dans des lieux enfermés, fit mettre le lendemain des Gardes aux portes des Egliſes, pour empêcher le peuple d’y entrer, & Mr. l’Evêque, pour ſatisfaire en quelque maniere à ces pieux empreſſemens, dit la Meſſe ce jour-là à un Autel dreſſé au milieu du Cours, & continua de la dire les jours de Fête, & les Dimanches ſuivans, tantôt à l’une, tantôt à l’autre de nos Places publiques. Il voulut bien même ne pas interrompre l’ancienne coûtume qu’il a de porter le Viatique à tous les malades dans chaque Parroiſſe, pendant la quinzaine de Pâques.

Le mois de May fût encore plus tranquille, le monde ſe répand toûjours avec plus de liberté, les femmes ſortant de leurs retraites, commencent à orner nos ruës, & à faire ceſſer cette affreuſe ſolitude, qui les rendoit ſi triſtes ; elles frequentent les promenades, & rendent au Cours & au Port leurs embeliſſemens ordinaires. Les aſſemblées ſont ouvertes, les cotteries ſe réüniſſent, on renoüe les