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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/489

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de la peſte de Marſeille


Province. On rapelle d’Aix Mrs. Chicoyneau Verny, & Souliers, pour qu’ils puiſſent s’embarquer avec les autres ; & comme ils viennent d’une Ville moins ſaine que Marſeille, ils ne ſont reçûs que dans les Infirmeries. Ils partirent donc tous enſemble pour aller faire quarantaine dans un Port ſain de cette Province ; ce fût à la Ciotat, où ils commencerent à prêcher leur doctrine relâchée ſur la contagion, dont ils ne raporterent d’autre fruit, que le chagrin de ſe voir reſſerrés par une bonne barriere & ſequeſtrés de tout commerce avec les habitans de cette Ville, tant cette doctrine trouva de créance dans leurs eſprits.

Enfin dans le mois de Juin on fût preſque entierement raſſûré ſur la crainte du retour de la maladie, ſurtout quand on vit paſſer toutes les revolutions des ſaiſons, ſans qu’elle parut reſſuſciter. On vit paſſer le tems du ſolſtice, & la St. Jean, ſans aucun nouveau trouble, il n’y avoit plus dans l’Hôpital des peſtiferés que 43. malades, preſque tous convaleſcens on n’y en avoit reçû juſqu’alors que