ſa point de nouveaux déſordres. Ainſi
ce calme, qui ſe ſoûtenoit depuis le
mois d’Avril, malgré les communications
les plus libres, malgré toutes les
revolutions des ſaiſons, fit regarder la
contagion comme finie depuis ce
tems-là. En effet le retour des maladies
ordinaires dès le mois d’Avril,
l’aparition de quelques autres dans
leſquelles la peſte a coutume de dégenerer
en finiſſant, l’heureuſe liberté
avec laquelle on aprochoit les
malades, qui ne paroiſſoient que
de loin en loin, nous confirmerent
non ſeulement la ceſſation de la peſte,
mais encore celle de toutes les
ſuites. Cependant la peſte ſemble
donner toûjours le ton à toutes les autres
maladies, elles retiennent encore
quelque caractére du mal dominant,
ce qui donne quelquefois le
change à ceux qui ſont commis à la
viſite des malades, & leur fait prendre
pour peſte ce qui n’en eſt qu’une
ſuite très-éloignée, ſans conſiderer
qu’un ſeul ſymptôme dénué de tous
les autres, ne ſuffit pas pour caractériſer
la maladie ; néanmoins ces ſortes
de malades ſont ſequeſtrés, & leur
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de la peſte de Marſeille