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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/507

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de la peſte de Marſeille


ceux qui ne pouſſoient rien en dehors ou qui ne pouſſoient que des éruptions foibles & incapables de les dégager, & cela dans le premier & ſecond periode du mal, quand la maladie alloit au-delà de trois jours, elle donnoit un peu plus d’eſperance, ſur tout quand c’étoit à la faveur des éruptions exterieures ; ce qui eſt devenu plus frequent dans le troiſiéme periode, & ceux-ci alloient un peu plus loin juſqu’au quatriéme, au cinquiéme, ou au ſixiéme jour, & alors ſi les éruptions ſe ſoûtenoient, ils ſe tiroient d’affaire ; mais ſi au contraire elles s’affaiſſoient, ou qu’elles diſparuſſent, ces malades mouroient auſſi cruellement que les autres.

Quelques-uns mouroient ſans aucun ſymptôme ſenſible, & avec un pouls preſque naturel, & ne ſe plaignant que de foibleſſe & d’abattement ; ils avoient pourtant des yeux étincelans & le regard égaré, auſſi ſe méfioit-on toûjours de cette fauſſe tranquilité du malade : d’autres après une entiere ceſſation des ſymptômes les plus violens, & ſe ſentant tout-à-fait bien, mouroient dans la nuit ou

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