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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/70

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Relation Hiſtorique


bles ; toute la Ville en fût troublée, & la foudre tomba ſur pluſieurs maiſons, ſans bleſſer perſonne. Ces tonnerres furent regardés comme le funeſte ſignal de la plus affreuſe mortalité qu’on aye jamais vûë : car dez-lors la contagion ſe débonda & ſe répandit dans tous les quartiers de la Ville.

Mrs. Peiſſonel & Bouzon continuent à viſiter les malades, & ſur leur déclaration, on continuë à les tranſporter aux Infirmeries, toûjours dans la nuit, pour ne pas allarmer le Public ; & les Conſuls animés d’un nouveau zele, aſſiſtent tour à tour en perſonne à ces expeditions nocturnes. Mr. Peiſſonel accablé des infirmités de l’âge, ſe décharge de ce travail ſur ſon fils, jeune Medecin, qui n’étoit pas encore aggregé. Ce jeune homme ne prévoyant pas les conſequences, repandit la terreur dans toute la Ville, & publia par tout que la peſte étoit dans tous les quartiers. Il l’écrit de même dans les Villes voiſines, qui prirent auſſi l’allarme, & s’interdirent tout commerce avec Marſeille : c’eſt en conſequence de