Aller au contenu

Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
de la peſte de Marſeille


& dans les ruës les plus écartées : déja les plus incredules & les plus hardis ſont frapés les premiers : déja enfin on apprend d’un jour à l’autre la chûte de quelque riche.

Alors on commence à douter & à craindre ; on demande à s’aſſûrer de la nature du mal, par l’ouverture des cadavres : un Batelier frapé de mort ſubite dans ſon Bateau, préſente l’occaſion de faire cette épreuve. Les Medecins employés à la viſite des malades, ſont mandés pour aſſiſter à l’ouverture de ce cadavre. Mr. Guion, Chirurgien de la Ville, s’offre courageuſement à la faire ; il mourut pourtant lui-même peu de jours après. Le cadavre eſt ouvert dans le Bateau même, on foüille dans toutes ſes parties, & on y cherche vainement la cauſe d’une maladie, qui ſe manifeſte moins par les impreſſions qu’elle fait ſur les parties internes, que par les ſymptomes & par les marques exterieures.



C vj