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Page:Relation historique de la peste de Marseille en 1720, 1721.djvu/95

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de la peſte de Marſeille


que la Garde revint à ſon tour, il ne ſe ſervit plus de ce lit, ni de tout ce que ledit Boyal avoit touché : en effet, ce n’eſt point par cette Galere que la contagion eſt entrée dans ce Corps, & elle a été la moins maltraitée de toutes.

Ce n’étoit pas aſſez d’avoir enfermé les Galeres, il falloit encore pourvoir à leur ſubſiſtance & au ſoin des malades ; c’eſt ce que Mrs. les Officiers generaux firent avec un ordre & une prévoyance dignes de leur genie, & qui doivent ſervir de regle pour le tems à venir, ſi jamais un pareil malheur arrivoit. On prit pluſieurs Tartanes[1], qui partoient alternativement, pour aller prendre des vivres aux deux Ports les plus proches de Marſeille, qui ſont ceux de Toulon & de Bouc, où le Fourniſſeur faiſoit porter toutes les choſes neceſſaires, comme bois, charbon, viande, & tout le reſte, pour l’entretien des Officiers & des équipages. On diſtribuoit la ration, comme ſi les Galeres avoient été armées ; on établit des boucheries dans l’Arcenal, & on le munit de toutes les au-

  1. Petits Baſtimens de mer, très leger, & qui vont avec tout vent.
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