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Page:Remy - Les ceux de chez nous, vol 5, Quelle bonne sirope, 1916.djvu/15

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la faire courir. Mais tout de même, je suis un peu gêné quand nous arrivons dans la place où que ma tante a l’air de me rattendre. Je fais semblant de rien, puis j’attrape une mouche sur le coin de la table et j’essaie de la pincer avec les doigts de mon autre main ; je fais comme si c’était difficile, avec des grimaces, parce que je sens bien que ma tante me fixe.

— Av’co s’tu al sirope, scélérat ? qu’elle crie tout d’un coup.

— Pas vrai ! que je crie, moi, encore plus fort.

— Kimint don, mâhonteux voleûr ! C’est qu’il vinreut v’bourder al narenne, savez.

— Ce n’est pas moi, que je crie encore.

— Tot à c’t’heure, potince qui v’estez, et elle court après moi autour de la table et me donne quelques demi-calottes qui glissent sur ma tête. Mais elle est vite fatiguée, et je cours un peu plus loin, je la regarde en pensant que la sirope était bonne, et que j’irais encore au tonneau.

Parce qu’il me plaît.