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Page:René de Pont-Jest - Divorcée.djvu/15

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« Répondez-moi vite un mot pour me dire que tout est bien, que votre santé est bonne, que vous poursuivez le cours de vos succès et que vous n’avez pas oublié les exilées.

« Votre amie la plus dévouée, Madeleine. »

Cette lettre, dont la comtesse Barineff semblait avoir pesé tous les mots et qu’elle avait signé seulement de son prénom, était adressée à M. Armand Dumesnil, artiste dramatique, 42, rue de l’Est, à Paris.


II

UN HIVER À SAINT-PÉTERSBOURG


Pierre Olsdorf était peut-être, de tous les candidats à sa main, le seul que la jolie Lise Barineff eût remarqué, non qu’elle le trouvât mieux que les autres jeunes hommes reçus par sa mère, mais tout simplement parce que celle-ci, d’accord avec le général Podoï, saisissait toutes les occasions de faire l’éloge de ce soupirant, qui était bien, pour l’ambition de l’ex-comédienne, le gendre rêvé.

En effet, le prince Olsdorf n’était pas seulement un mari titré ; il jouissait encore d’une foule d’autres qualités. D’abord, il avait une grande fortune. Son aïeul, qui avait été feld-maréchal sous l’impératrice Anne, après l’avoir servie quand elle n’était que princesse de Courlande, avait profité des libéralités de sa souveraine pour agrandir ses domaines et faire construire, sur la rive