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Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/395

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tement en se demandant, avec une certaine inquiétude, ce qui pouvait motiver ce déplacement inattendu de Mme Frémerol.

Celle-ci se rendait à Paris, véritablement affolée de terreur.

Le matin même, elle avait lu dans le Petit Journal les lignes suivantes :

« Le mystère qui enveloppe le crime du boulevard de Courcelles, dont nous avons entretenu nos lecteurs, il y a près de deux mois, s’éclaircit peu à peu. La police a déjà découvert que la victime de cet assassinat, connue à Londres sous le nom de Dickson, n’était arrivée que depuis peu. « Cet individu venait de Georges-Town, la capitale de la Guyane anglaise, où il vivait depuis plus de dix ans.

« C’était, affirme-t-on, un évadé de Cayenne. Les autorités françaises croyaient qu’il avait succombé ainsi que ses compagnons d’évasion, et elles s’en étaient d’autant moins inquiétées que ce forçat ne pouvait être réclamé, car il s’était enfui sans commettre ni crime ni voie de fait. Or, d’après les conventions internationales, les pensionnaires des pénitenciers qui se sauvent dans ces conditions sont en lieu de refuge dès qu’ils ont gagné le territoire anglais.

« Par un des prochains courriers de Cayenne, où le parquet de Paris a prescrit les recherches nécessaires, on saura certainement le nom du pseudo-William Dickson, et la justice pourra peut-être alors suivre quelque piste utile.

« Il est difficile d’admettre, en effet, qu’un ancien