Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nelle à Paris, non sans avoir fait jurer à son beau-frère et à sa belle-sœur de ne jamais la perdre de vue.

Son départ devait s’effectuer à la fin du mois d’août, précisément à l’époque où Mme Deblain rentrerait à Vermel ou plutôt à la Malle, pour y demeurer jusqu’à la fin de la belle saison.

Il avait été convenu que Jenny resterait à la campagne avec Rhéa jusqu’à l’hiver, — pour l’époux inquiet, ces trois mois passés loin des séductions parisiennes, c’était autant de gagné — et qu’ensuite les deux sœurs se verraient souvent, soit en province, soit à Paris.

Le terrible Yankee ne se doutait guère que la vie était aussi mondaine et peut-être plus dangereuse encore chez sa belle-sœur que partout ailleurs. À Paris, quoi qu’on en dise et malgré tout ce qu’on suppose, la vertu des femmes court moins de dangers que dans les isolements de certaines petites villes.

D’abord, à Paris, la femme est davantage sur ses gardes ; elle sait qu’elle peut avoir affaire à ces audacieux que se plaît à favoriser la fortune. De plus, si elle a de nombreuses relations, si elle reçoit et va beaucoup dans le monde, le temps lui manque pour faillir, du moins dans des conditions brutales et par trop honteuses.

Est-ce que les couturières, les modistes, les apparitions obligatoires au Bois, dans les églises,