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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/132

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Le docteur Plemen et le beau Félix Barthey n’étaient-il pas là !

En effet, il n’y avait pas de fête à Vermel sans que le peintre y assistât. Il semblait ne se plaire que chez les Deblain, avoir oublié Paris, et il était auprès des deux jeunes femmes, de Rhéa surtout, d’une galanterie et d’un empressement qui permettaient aux malveillants toutes les suppositions.

Quant au docteur qui, pendant près d’une année, avait vécu à l’écart, tout à ses travaux, voyant moins souvent Raymond, quelles que fussent les avances amicales de celui-ci, il avait repris ses habitudes de voisinage, était redevenu gai, causeur, sceptique, plus mondain encore qu’autrefois.

Lorsqu’il avait été question de distribuer Frou-frou, qu’on devait représenter à la Malle pour inaugurer le fameux théâtre, il s’était tout spontanément offert et avait accepté le rôle de Sartorys, qui convenait d’ailleurs fort bien à sa physionomie un peu grave ainsi qu’à son caractère.

Son amour pour Rhéa s’était-il calmé ? Craignait-il moins de se trouver près d’elle, ou, plus maître de lui-même, savait-il mieux dissimuler et ne tenait-il à vivre dans son intimité et à partager ses plaisirs que pour la surveiller et la défendre, avec un soin jaloux, contre toute faiblesse en faveur d’un autre que lui ?