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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/143

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sentation. Les autres, les intimes et ceux qui jouaient dans Froufrou, avaient dîné au château de bonne heure, afin d’être en possession de tous leurs moyens au moment d’entrer en scène.

Certains, tels que le baron de Manby, avaient poussé le dévouement à l’art jusqu’à manger à peine.

— L’acteur sérieux, s’était écrié d’un ton convaincu l’excellent Brigard, en refusant avec un soupir une grive du plus savoureux aspect, doit dîner fort peu ; mais il se rattrape au souper. Les acteurs soupent toujours !

— Oh ! vous souperez, nous souperons, mon cher baron, s’était empressée de répondre Mme Deblain, qui jamais n’avait été plus gaie ni plus en beauté.

M. de Manby était à sa droite, Plemen à sa gauche. En face d’elle, son mari, ayant près de lui, d’un côté, sa belle-sœur, Mme Parker, chargée du rôle de la baronne de Cambri, de l’autre, l’une des meilleures amies de Rhéa, la jeune et jolie Mme Mortier, femme de l’un des riches usiniers de Vermel, qui jouait Louise ; puis la charmante Mme Langerol, qui avait bien voulu accepter le rôle de Pauline et dont le mari, l’un des premiers avocats de Vermel, était l’ami d’enfance de M. Deblain.

À sept heures, Mme Deblain avait donné l’exemple à ses artistes en se levant de table. Raymond, que