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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/163

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M. Deblain qu’une affection… tempérée, j’ai pris Vermel et ses habitants jaloux en horreur ; je n’aspire qu’à habiter Paris, presque tout à fait, et ce désir m’a donné de l’ambition. Voilà pourquoi je suis un peu coquette avec le docteur, qui certainement m’aime beaucoup, beaucoup trop, je le crains. J’ai obtenu de lui qu’il retire sa candidature pour les élections prochaines, et c’est mon mari qui se présentera à sa place. Raymond réussira, ça n’est pas douteux ; il sera député…, mais il ne sera que cela.

La jeune femme avait terminé ces derniers mots dans un éclat de rire.

Sa sœur la fixait de ses beaux yeux aux regards étonnés.

— Qu’as-tu donc ? reprit-elle alors. Tu sembles ne me croire qu’à demi ?

— Je pense, ma chérie, répondit Mme Gould-Parker avec tendresse, que tu me disais il n’y a qu’un instant, en te moquant de moi : « Oui, un amour éternel qui ne vit que de sacrifices et n’en demande aucun à l’objet de sa flamme ! »

Et comme, à cette malicieuse riposte, Mme Deblain n’avait pu s’empêcher de rougir un peu, Jenny la prit entre ses bras et se mit à l’embrasser fiévreusement, en lui répétant :

— Oh ! pardon, petite sœur, pardon ! Mais puisqu’on m’aime, comment pourrait-on ne pas t’adorer !