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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/18

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— Cependant vous n’y êtes jamais allée, observa vivement l’Américain.

Puis, comme pour détourner sa jeune interlocutrice des pensées qu’elle semblait suivre, il reprit :

— Demain ou après, nous en saurons davantage. Je vais me faire adresser tous les journaux de Vermel. Pauvre petite femme, déjà veuve ! Elle doit avoir à peine vingt et un ans. C’était la plus ravissante enfant qu’on pût voir. Comment son père l’a-t-il mariée à un Français, et à un homme du double de son âge ? Si elle n’a pas d’enfant, elle retournera sans doute en Amérique. Enfin, attendons.

Le surlendemain, William, qui avait reçu les trois journaux de Vermel, n’y trouva rien de nouveau sur la mort de M. Deblain ; mais, vingt-quatre heures plus tard, il lut, dans l’un d’eux, cette nouvelle, qui lui causa la plus vive émotion :

« À la suite du rapport de l’éminent docteur Plemen, qui conclut à l’empoisonnement de M. Raymond Deblain par des sels de cuivre, le parquet a ordonné une perquisition dans l’hôtel de notre infortuné concitoyen, et le résultat de cette perquisition a été si compromettant pour sa veuve que celle-ci a été arrêtée. La ville entière est dans la consternation. On ne peut croire à la culpabilité de Mme Deblain, que son mari adorait, et qui semblait vivre avec lui dans d’excellents