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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/222

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— Rassurez-vous tout d’abord et rassurez les siens en ce qui touche le côté matériel. Mme Deblain sera traitée ici avec tous les égards et tous les ménagements que mes devoirs me permettent d’avoir pour elle. Je me suis gardé de la soumettre aux mesures blessantes dont je suis souvent contraint d’user à l’égard des prévenus. Je lui ai épargné l’humiliation de la fouille, et je l’ai conduite moi-même dans une chambre de l’infirmerie, qui justement était libre et où elle ne manquera de rien.

— Je vous remercie sincèrement.

— De plus, Mme Deblain commandera elle-même ses repas et fera venir le linge et les vêtements qu’elle voudra. Enfin, je l’ai spécialement recommandée à celle de nos religieuses que j’ai commise à sa garde : sœur Sainte-Anne. C’est une femme intelligente et bien élevée ; elle couchera dans une pièce voisine, afin de pouvoir accourir à son premier appel, et nul de mes surveillants, sauf aux heures réglementaires de l’inspection, ne pénétrera dans sa cellule. Sa détention, d’ailleurs, ne pourra durer bien longtemps.

— Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude.

— Je ne fais que mon devoir.

— Dans quel état d’esprit était Mme Deblain ?

— Elle m’a paru plus humiliée, plus indignée qu’affectée. Lorsque je l’ai laissée aux mains de