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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/250

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que sa détention durerait longtemps. Il lui suffirait, pensait-il, de comparaître devant le juge d’instruction pour lui prouver son erreur. Or il connaissait assez la loi pour savoir qu’il serait interrogé dès le lendemain. Il ne s’agissait donc que d’une mauvaise nuit à passer. Pendant la guerre, il en avait vu de plus terribles.

De l’humiliation, il n’en éprouvait aucune, sachant bien qu’à la nouvelle de son arrestation, ses amis ne douteraient pas un seul instant de lui. Ce juge d’instruction était vraiment trop idiot, et il serait suffisamment puni par la confusion que lui causeraient les suites de cette étrange aventure.

Quant au procureur de la République, qui s’était joué de lui en le gardant dans son cabinet, comme il eût agi envers un visiteur, tandis que M. Babou prenait ses mesures pour s’assurer de sa personne, Barthey se promettait de ne pas l’oublier.

Ce qui seulement tourmentait l’artiste, c’était de songer que Mme Deblain était sous les verrous, elle aussi. Comment acceptait-elle cette horrible situation ? Comment cette jeune femme, accoutumée au bien-être, au luxe le plus raffiné, à toutes les délicatesses de l’existence, allait-elle supporter cet emprisonnement ?

Ces pensées seules ne lui permirent que de rares moments de repos, et le lendemain, vers midi, lorsque le directeur des Carmes lui apprit