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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/254

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sez à tort m’effrayer. Je ne suis ni un enfant ni un sot, mais un honnête homme et un soldat.

Barthey parlait sans colère, mais avec une étrange fermeté, ce qui rendait furieux M. Babou, si bien accoutumé à voir tout le monde trembler devant lui.

— Et ceci, est-ce encore trop bête ? dit-il d’un ton narquois.

Il montrait au peintre la liasse de lettres trouvées dans le meuble italien de la chambre de Mme Deblain.

Le peintre ne put, cette fois, dissimuler une émotion douloureuse, qui n’échappa point au juge d’instruction. Cependant, après une seconde de réflexion, il répondit avec indifférence :

— Ces lettres, en quoi m’intéressent-elles ?

— Tout simplement parce que ce sont des lettres de vous, de vous à Mme Deblain.

— De moi à Mme Deblain ; c’est faux !

— Vous vous fiez à ce qu’elles ne sont pas signées. Nous verrons ce que diront les experts en écriture. Quant à leur destinataire, il n’est pas possible de se tromper, puisque je les ai saisies à destination.

Et le fils de l’huissier se mit à grimacer son vilain sourire. Il avait la conviction qu’il venait d’être fort spirituel.

— Comment vous supposez que j’étais en cor-