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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/264

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— C’est vrai, je l’oubliais.

— J’ajouterai ceci, cher monsieur, avec la franchise dont je dois user à l’égard d’un homme qui m’est, aussi affectueusement adressé par l’un des magistrats les plus distingués de notre époque, c’est que, bien certainement, vous ne serez pas en odeur de sainteté auprès du chef du parquet et du premier président de notre cour, lorsqu’ils sauront que vous êtes venu ici en quelque sorte comme ennemi ou du moins comme adversaire, puisque vous vous intéressez à Mme Deblain.

— Je suis un vieil ami de son père, je l’ai connue enfant, je ne puis croire à sa culpabilité. Elle est étrangère, seule, sans défenseur ; je suis son compatriote. N’est-ce pas mon devoir de la protéger, jusqu’à l’arrivée de M. Panton, qu’on a informé sans doute par dépêche de la terrible accusation qui pèse sur sa fille ? Il est impossible que votre premier président et votre procureur général, si prévenus qu’ils soient contre cette malheureuse, prennent ombrage de mon intervention toute officieuse. Je ne connais point ces messieurs, mais on n’arrive pas en France à ces hautes situations, sans avoir fait ses preuves de capacité, de caractère, d’indépendance. J’ai toute confiance dans l’accueil que je recevrai d’eux, ainsi que dans celui que me feront MM. Duret et Babou.