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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/272

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der, monsieur, l’autorisation de voir cette malheureuse femme, à la culpabilité de laquelle je ne puis croire.

— Monsieur, se décida à répondre, de sa voix cassante, M. Duret, je n’ai pas pouvoir pour accueillir favorablement votre requête. Vous ignorez que, lorsqu’une affaire est entre les mains d’un juge d’instruction, ce magistrat seul a le droit d’autoriser les prévenus à recevoir telles ou telles personnes.

— Je le sais ; je connais parfaitement les lois françaises, bien que je sois étranger ; mais, avant de me rendre chez M. le juge d’instruction, j’ai cru devoir, par déférence, m’adresser d’abord à vous.

Tout cela était dit d’un ton si net, si ferme, si correct, que le procureur de la République en était frappé. Aussi répondit-il avec une politesse relative :

— Voyez M. Babou, je m’en rapporte absolument à ce qu’il jugera bon de faire.

Et daignant se soulever de son fauteuil, M. Duret salua son visiteur, lui indiquant ainsi que son audience était terminée.

Witson comprit et se retira.

Un quart d’heure après, il était introduit auprès du juge d’instruction, magistrat jeune encore, — quarante ans peut-être, — très brun, au teint jaunâtre, le visage orné de longs favoris noirs, les