Aller au contenu

Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la tête du parquet de Vermel, convaincue qu’elle aurait toujours là, en ce renégat, l’instrument le plus docile.

Venait ensuite le premier président Monsel, un homme d’une incontestable valeur, dont les débuts dans la magistrature avaient été remarqués jadis et qui était du moins un républicain de la veille ; mais la politique, où il avait tenté vainement de jouer un rôle actif, dirigeait tous ses actes, et sa vie privée avait été semée de si galantes aventures, que sa nomination à la tête de la cour de Vermel avait semblé à tous les honorables magistrats du ressort, aussi bien qu’aux gens du monde, une sorte de défi jeté à l’opinion publique.

Il est vrai que, depuis son arrivée à Vermel, en qualité de premier président, M. Monsel affichait la plus grande sévérité de mœurs, quoi qu’il lui en coûtât ; car, bien qu’il eût dépassé depuis longtemps la cinquantaine, il était resté grand ami du beau sexe.

Nous avons dit qu’il trouvait Mme Deblain tout à fait charmante.

Quoi qu’il en fût, ou plutôt peut-être en raison même de ce qui en était, il se montrait toujours impitoyable pour les erreurs amoureuses d’autrui. Toute femme adultère était indigne de pitié, toute liaison irrégulière ne devait soulever que le mépris des honnêtes gens.

On voit que la fille d’Elias Panton, si accablée