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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/299

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pas semblé moins démonstrative au magistrat instructeur. Elle était du prince de Linar, qui disait à son ami :

« Est-ce que vous ne nous reviendrez pas bientôt, cher grand artiste ? Il est vrai que si j’étais à votre place, je ne quitterais pas votre paradis pour l’enfer parisien. Que vous êtes heureux et combien je vous envie !

« Il serait d’ailleurs impossible d’avoir une plus adorable hôtesse que celle qui vous garde. Rappelez-moi respectueusement à son souvenir ainsi qu’à celui de sa toute charmante sœur. »

Ainsi, les amis de M. Barthey eux-mêmes connaissaient sa liaison avec Mme Deblain.

À ces deux pièces, si probantes pour lui, M. Babou s’empressa de joindre la facture du marchand de couleurs, Tronsin, facture sur laquelle figurait une quantité considérable d’arséniate de cuivre et qui était datée du 10 septembre, c’est-à-dire de moins de quinze jours avant l’empoisonnement du riche manufacturier de Vermel.

Est-ce que jamais accusation s’était élevée sur des bases plus solides ?

Puis le magistrat entendit les docteurs Magnier et Plemen.

Le premier de ces médecins, qui n’avait jamais soigné M. Deblain et n’était venu près de lui que pour, en quelque sorte, constater son décès, ne put que redire au juge d’instruction quelle avait