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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/318

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La jeune femme saisit de nouveau sa sœur entre ses bras.

Mme Deblain se dégagea doucement de cette affectueuse étreinte et reprit :

— Tu sais qu’on a saisi chez moi les lettres que tu m’avais confiées. Or, le juge d’instruction les prétend écrites par M. Barthey et y voit la preuve que ce brave garçon est mon complice.

— Cela est affreux, je dois dire la vérité ! Il faut qu’on sache que ces lettres m’appartiennent.

— Moi, je ne le veux pas, ou plutôt je te supplie de garder le silence, non seulement à propos de ces lettres, mais même s’il t’est jamais adressé quelque question, que ce soit à l’égard de mon existence à la Malle, des excursions que j’y faisais, des motifs qui m’y amenaient. Jure-moi de répondre toujours : « Je ne sais rien. »

— Si mon silence allait te compromettre, te perdre !

— Il y a des choses qui doivent demeurer secrètes entre nous. Un mot de toi, un seul, serait peut-être plus imprudent que ton refus de parler. On donnerait à tes paroles une interprétation dangereuse pour nous deux. Ma Jenny bien-aimée, promets-moi, sur la vie de notre bonne mère, de m’obéir aveuglément.

— Explique-moi au moins…

— Non ! Si on te demande, et cela qui que ce soit, fût-ce même notre père : « Votre sœur avait-elle